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« On ne trouve que des billets à 700 ou 1000 euros » : au Maroc, la galère des touristes français

Le hall de l'aéroport de Marrakech Menara, ce samedi 27 novembre. Le Maroc va suspendre ses liaisons aériennes et maritimes avec plusieurs pays dont la France, en raison de la recrudescence de l'épidémie de Covid-19.
 
Le hall de l'aéroport de Marrakech Menara, ce samedi 27 novembre. Le Maroc va suspendre ses liaisons aériennes et maritimes avec plusieurs pays dont la France, en raison de la recrudescence de l'épidémie de Covid-19. Anne-Claire Delorme

Contraints de regagner l'Hexagone au plus vite après l'annonce de la suspension des vols entre le Maroc et la France à partir de dimanche soir, les passagers français tentent de trouver des solutions de dernière minute. Reportage à l'aéroport de Marrakech.

 

Joséphine se souviendra longtemps du voyage de ses 60 ans à Marrakech. Arrivée jeudi dernier avec son mari pour un long week-end, juste avant l'annonce de la suspension des vols entre le Maroc et la France par les autorités chérifiennes, elle n'aura quasiment vu de la ville Rouge que son aéroport, ses taxis. Et guère eu le temps de souffler ses bougies. « Notre vol Ryanair de dimanche pour Nîmes a été annulé, on a racheté cinq billets et cela fait deux jours que l'on vient à l'aéroport », confiait-elle ce samedi dans le hall d'enregistrement de l'aéroport international de Marrakech Menara. Entre annulations ou reports des vols prévus, le couple devait s'envoler en désespoir de cause pour Rome dans la journée après avoir dû subir en urgence un test antigénique de dépistage du Covid-19, comme l'exigent les autorités italiennes.

 

 

«Nous sommes vaccinés, testés, nous ne sommes pas un danger »

 
Au départ de Marrakech, 86 vols étaient prévus ce samedi. Anne-Claire Delorme

Comme Joséphine et son mari, des dizaines de passagers désemparés tentaient de trouver des solutions samedi à l'aéroport de Marrakech, pris en étau entre les injonctions de l'ambassade de France au Maroc conseillant aux « Français de passage au Maroc de regagner la France dans les meilleurs délais » et les difficultés de trouver des plans B, malgré le déploiement de vols supplémentaires ce week-end par Air France et Transavia notamment. Au total, selon l'Office national des aéroports marocains (ONDA), 86 vols étaient prévus à l'aéroport international de Marrakech Menara entre vendredi et dimanche et 108 à l'aéroport international Mohammed V de Casablanca.

Pas de foule aux guichets et peu d'énervement dans leurs rangs, mais le sentiment tout de même d'être « pris en otage », estimait Geneviève. « Que l'on ferme les frontières d'accord, mais il faudrait laisser les gens repartir sans stress, sans les obliger à rechercher des billets. Nous sommes vaccinés, nous avons subi des tests PCR, nous ne sommes pas un danger… » En contact au téléphone avec sa fille en France, elle essayait désespérément de trouver des billets à prix raisonnables, afin d'avancer son retour initialement prévu le 4 décembre. « Si on veut rentrer aujourd'hui on ne trouve que des billets à 700 euros, 800 ou même 1000 euros avec bagages ! »

François et Catherine en ont fait la cuisante expérience. Faute d'avoir pu trouver un interlocuteur à l'aéroport vendredi matin afin de trouver une solution de remplacement pour leur vol Ryanair à destination de Marseille prévu dimanche, ce couple d'Aix-en-Provence a foncé au bureau de la compagnie Iberia afin d'acheter un billet permettant de rallier la France via l'Espagne. Coût de l'opération 7600 dh (environ 700 euros) à deux, un peu cher « pour deux jours de tracas et un séjour écourté », soupire François.

 

Vol reporté

Derrière lui, Zacharia, à qui Ryanair a proposé un Marrakech/Lisbonne/Beauvais pour rejoindre sa ville d'Amiens, pestait contre « l'amateurisme du gouvernement » pointant les revirements dans la prise de décision, les autorités marocaines ayant finalement repoussé la suspension des vols initialement prévue vendredi soir au dimanche soir à 23 h 59.

Dans l'intervalle, les passagers se sont rués sur les billets, à l'instar de Ludovic qui a passé deux jours à l'aéroport à attendre un vol reporté à plusieurs reprises. À l'aéroport depuis 7 h 30 samedi pour un vol pour Paris finalement prévu à 18h20, pour lui, la cause est entendue : « Je ne voyage plus en temps de Covid, du moins pas en avion !»

 

 

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